ࡱ> ^`]q`jbjbjqPqP .p::D2XXXXXXXl  l` lnnnnnn$hiBX XX [444 X X l4 l44XX4 G, R4lq0444XH$ 4 *  lllllllllXXXXXX  La conception du renouveau politique, culturel et religieux croate chez deux amis de jeunesse de Senj: Paul Ritter Vitezovi (1652-1713) et Martin Brajkovi (1664-1708) Paul Ritter Vitezovi  homme de lettres, auteur de vers croates et latins, historien, lexicographe, dput aux dites de Vienne et de Po~un (Presbourg), soldat, chalcographe, imprimeur et diteur, homme d esprit et de mtier  est n Senj, ville du Littoral croate (Hrvatsko primorje), le 7 janvier 1652 dans une famille d ascendance alsacienne. Son pre tait officier dans les Confins militaires, tandis que son arrire-grand-pre, capitaine de Novi Vinodolski, s tait illustr dans les combats contre les Turcs Klis en 1596 sauvant le gnral Georges Lenkovi d une mort certaine. En rcompense, il avait t nomm commandant de la garde de la forteresse de Nehaj. D aprs Antoine Barac, minent professeur de l Universit de Zagreb, Paul Ritter Vitezovi tait l crivain le plus dou et le plus prolifique de sa gnration, auteur d une Suvre fondamentale, et avant tout un visionnaire qui a su comprendre et relever les dfis de son temps avec abngation. Dpourvu de fortune et de situation, il a utilis pour parvenir ses fins les instruments dont il disposait: la science et la littrature. Guid par son idal de libert et son attachement aux droits historiques de la nation croate, il a consacr ses forces lunion des terres sud-slaves en une mme entit politique cristallise autour de la croaticit. Il a investi son nergie dans la structuration d une langue littraire croate dote d un alphabet simple et a t le premier proposer un systme de signes diacritiques pour la transcription des sons slaves et croates : , , , a, ~. Son incomparable ardeur au travail lui a permis d crire un plus grand nombre douvrages que lensemble des crivains de Croatie proprement dite de ce XVIIe sicle confus, plein dincertitudes et dintolrance, rythm par les secousses sociales. Ce fils de la bourgeoisie, dans sa qute dindpendance et dmancipation matrielle, est entr en conflit avec les intrts de la noblesse et a d quitter sa patrie. Aprs avoir cherch en vain laide de lempereur, dont il tait au demeurant aussi loign que des fodaux, il a rendu son dernier souffle comme exil misreux. L incomprhension dont il a eu souffrir ne serait attnue que 200 ans aprs sa mort. Peut-tre notre poque prendra-t-elle pleinement la mesure de son importance. A Zagreb, le jeune Vitezovi frquenta le collge des jsuite o il suit les cours du professeur Georges (Juraj) Habdeli, clbre lexicographe croate. Il met un terme sa scolarit aprs la sixime anne pour des raisons demeures obscures. Peut-tre ses sympathies pour les conspirateurs de Petar Zrinski et de Fran Krsto Frankapan l ont-elles contraint s loigner de la Croatie. Il part pour Rome o il rencontre l historien Ivan Lu i (Iohannes Lucius) au Collge croate de Saint-Jrme, puis sjourne deux ans Wagensperg chez l rudit slovne Johann Weikhard Valvasor o il s initie lart de limprimerie, quil accompagnait dans ses explorations et aimait esquisser sur son bloc les tours et les cits visites avant den chalcographier les images. Ainsi sont nes ses gravures sur cuivre, reprsentant surtout la rgion dIstrie, qui seraient insres dans un livre-album de Valvasor intitul Topographia Ducatus Carnioliae modernae (1679). Le cartographe Johann Valvasor passa deux ans Senj (1663-1664) en tant que soldat de Nicolas Zrinski et a donc ainsi reu avec gard le citoyen de cette ville Paul Ritter qui s est beaucoup plu dans sa bibliothque et qui, son contact, s est passionn pour l histoire et la gographie de son pays. Lors des sessions des dites de Vienne et de Po~un (Presbourg), Vitezovi a fait la connaissance de nombreux croates de Zagreb et de Vara~din. Il prpara son retour Zagreb, ville de sa jeunesse. Il a pressenti aussi qu elle deviendrait la mtropole de sa patrie au sens large du terme. C est pourquoi il s est efforc justement Zagreb de mettre ses connaissances et son exprience au service de la Croatie, en tudiant l histoire nationale et en publiant une myriade d ouvrages scientifiques et populaires. En 1690, Zagreb il prend en main et rend fonctionnelle l imprimerie qu il a transfre du palais piscopale vers sa demeure de Gradec, ville haute de Zagreb, aprs avoir reu l autorisation de son camarade d cole Aleksandar Mikuli, alors la tte du diocse de Zagreb. Afin de la perfectionner, il part Vienne et en revient avec une masse suffisante de caractres, des initiales ornes et des lments dcoratifs. Dans son imprimerie, il parvient publier une vingtaine de livres parmi lesquels figurent sa Chronique jusquen 1600 (1696), ainsi que ses uvres importantes Croatia rediviva (1700), Stematographia (1701) et Plorantis Croatiae saecula duo (1704). Faute de collaborateurs et en raison de la mfiance rencontre, il ne peut achever son projet dcrire une somme historique sous le titre De aris et focis Illyriorum, cense circonscrire lhistoire ecclsiastique et profane des Croates et offrir aux lecteurs les fruits de riches recherches sur la gographie et la philosophie. Martin Brajkovi (1664-1708), le compagnon de Vitezovi, descendant de la noble famille originaire de Senj, intgre le gymnase des jsuites de Rijeka, achve Vienne un cursus de philosophie et Trnava des tudes de thologie couronnes par un doctorat. Jeune prtre, il est nomm en 1692 chanoine de Senj par l vque Sebastien Glavini qui souhaite retenir ce jeune homme cultiv dans son diocse. Trois ans plus tard (1695), il devient chanoine de Zagreb mais ne frquente aucun chapitre, car le ban (vice-roi) Batthyny dsire le garder prs de lui pour l instruction de ses enfants. Le 14 mars 1698 il devient vque de Senj et Modrua, par la volont de l empereur Lopold 1er, roi de Croatie et de Hongrie. La nomination officielle par le pape ne survient qu un an plus tard, en raison de l opposition acharne de la Chambre de Graz. Dj en 1703, Brajkovi est fait vque de Zagreb par le commun accord de l empereur et le souverain pontife. Une fois Zagreb, il exerce aussi la fonction de locumtenens (remplaant de ban) aprs la mort de Batthyny (1703). Ag de 44 ans, il rend l me le 4 juin 1708. Il est inhum dans la cathdrale de Zagreb. En tant qu vque de Senj, Brajkovi a contribu amliorer l instruction de son clerg et a aid la publication d ouvrages en caractres glagolitiques. En 1702, il a Suvr l apaisement des rvoltes dans les Confins militaires croates, Ribnik et Bilaj, et parvenu obtenir la grce des condamns. Sous son administration s est illustr Matija Mesi, prtre glagolite considr comme librateur de Lika. Les notes prises lors des voyages de Brajkovi travers les territoires librs de son diocse restent une source historique prcieuse. Martin Brajkovi nourrissait depuis sa jeunesse une profonde amiti envers son concitoyen Paul Ritter Vitezovi. Il s est enthousiasm pour l engagement de ce dernier en faveur de la restauration de tout ce qui a sombr sous le dferlement turque en Croatie (Croatia rediviva). Il s est aussi efforc de rendre aux diocses leurs limites gographiques pr-ottomanes et l glise ses droits perdus. Il considrait qu il fallait ressusciter le diocse autonome de Modrua ou de Krbava, mais son ambition s est heurte aux contingences nouvelles et l tablissement dans les lieux d une communaut orthodoxe consquente. Martin Brajkovi pensait ainsi acclrer les passages des orthodoxes (schismatiques > @ f vx|~=d&&&&&&&''0''')")T.X.002Z6`88;;BDDDGI~IfNpNTQdQQZ\4\\\\\\_|_```vazajjھUh$nCJH*OJQJaJh$n5CJOJQJaJh$n6CJOJQJaJh$nCJOJQJaJ h$n5aJ h$naJIZ \  `n89')2Z6DLGGhJQVZzaijgd$n $`a$gd$ngd$ndgd$n $da$gd$nj) vers le catholicisme, mais ses plans se sont vite avrs irralistes. Nanmoins, l ide d une Croatie restaure s est rvle trs efficace dans la rsistance contre la mainmise magyare. Brajkovi a exploit avec maestria ses titres d vque de Zagreb et de locumtenens du ban (vice-roi) pour dfendre autant que possible les droits du royaume de Croatie. Par son action auprs du petit peuple, son regard lucide sur les circonstances de son temps et surtout sa lutte intransigeante pour la prservation des droits du royaume croate, Martin Brajkovi compte parmi les vques les plus mritants de Senj-Modrua et de Zagreb et figure en bonne place dans le Panthon national. L glise dans la culture croate (17e-18e sicle) Le champ d activit de l glise parmi les Croates aux 17e et 18e sicles est non seulement associ au renouveau social, intellectuel, politique et religieux des ce qu on appelait reliquiae reliquiarum olim inclyti Regni (Croatiae), mais aussi la sauvegarde de l identit nationale du peuple croate dans les terres sous l occupation ottomane. L engagement de Martin Luther et de Jean Calvin en faveur de l emploi des langues vernaculaires dans la sphre du culte rencontre un cho significatif dans le domaine croate du fait mme des efforts sculaires que l glise y a investis dans le mme sens. De surcrot,l pe de Damocls turque contraint une rflexion approfondie sur les moyens de subsister en tant que nation ancre dans la civilisation occidentale. C est dans ce contexte que s inscrit la dcision prise en 1608 par la dite de Croatie, le Sabor, de ne reconnatre et de n autoriser que l glise catholique sur le territoire sous sa juridiction. Les frontires de l espace ethnique et linguistique concern sont approximativement dlimites par le tribunal de la Rota, cours suprme des tats pontificaux, qui dclare en 1654 et 1656 que la Dalmatie, le Croatie, la Bosnie et la Slavonie sont les rgions de parler illyrien, donc croate. La carte de l Illyrie dessine par Blaeu en 1668 distingue les pays croates appartenant la Chrtient et les contres sous juridiction ottomane. La Slavonie, la Croatie et une petite partie de la Dalmatie sont incorpors au sein des terres de la couronne dite de Saint-tienne, la majeure part de la Dalmatie relve du gouvernement de la Srnissime, tandis que le sud-est de la Dalmatie avec les les de Mljet et de Lastovo a t sous l autorit de la Rpublique autonome de Raguse (Dubrovnik). Le reste du territoire croate tait partag entre les pachaliks et les sandjaks de l Empire ottoman: Po~ega, Cernik, Lika et Krbava, Klis, Biha et Bosnie-Herzgovine. Les vques croates, nombreux et trs actifs au Concile de Trente (1545-1563) se dvouent avec enthousiasme la propagation de la Rforme catholique dans leurs diocses, mettant l accent sur l instruction du clerg et l ducation morale des fidles. Les synodes diocsains et provinciaux s emploient fonder des coles paroissiales qui, malgr les obstacles matriels et l incomprhension des parents, contribueront l panouissement d une littrature locale prludant au sicle des Lumires. L glise croate prne un enrichissement spirituel au travers du dveloppement des coles, de la culture et des sciences.Deux ans seulement aprs la tragdie de Krbavsko polje (1493), le studium provincial animes par les dominicains de Zadar,le 8 dcembre 1495 fut rig en studium gnral aux statuts universitaires et avec facults des arts (philosophie), de droit et thologie. En pleine pousse de fivre lie la rvolte de Zrinski et Frankapan, le collge jsuite de Gradec Zagreb (1669) et le studium des eremites de saint Paul (les pauliniens) de Lepoglava (1671 et 1674) sont levs au rang des studia generalia (universits) dans les terres de la couronne habsbourgeoise. L acte imprial permettant la fondation de l universit de Zagreb est ratifi par le Sabor le 3 novembre 1671 salvis tamen iuribus et libertatibus Regni (Croatiae) in suo vigore permanentibus. Le chanoine Nicolas Dijaneaevi, prvt du chapitre de Zagreb et gnreux mcne de l universit, exprime son amertume devant l absence en Croatie d institutions capables de faciliter l closion d une lite: J ai beaucoup rflchi et mdit avec un profond sentiment dans le cSur sur le fait que les pays voisins possdent des acadmies et des universits qui forment la jeunesse locale et trangre, alors que la jeunesse brillante et doue de notre patrie, en raison de l absence de ce genre d tablissements, reste entoure des tnbres de l ignorance parce qu elle n a pas la possibilit d tudier la maison et qu elle ne peut rassembler l argent indispensable pour des tudes l tranger, comme c est le cas en particulier pour ceux qui connaissent des conditions d existence modestes. C est pour cela que dans l ordre ecclsiastique, chez les serviteurs de l glise de Dieu, comme parmi les lacs, on trouve moins de gens instruits que nous pourrions en avoir. Ce constat du chanoine Nicolas Dijaneaevi tmoigne de la ncessit d une renaissance culturelle, spirituelle et sociale des Croates permettant de retrouver leur place au cSur des nations europennes. jjjjjj$a$gd$njjh4t,1h. 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