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Ce dernier, avec l'aide du Polonais Sadok et de trois assistants, fonde les premières communautés en Croatie et Hongrie. Au Moyen-Age, les dominicains déploient leur présence sur l'ensemble des terres croates: à Dubrovnik (1225), Nin (1228), azma (1229), Ban Brdo/Vrhbosna (1233), Dubica (1235), Zagreb (avant 1241), Virovitica (avant 1242), Zadar (1244), Split (1245), Biha (1266), Kotor (1266), Brskovo (aujourd'hui au Monténégro, 1285), Po~ega (prije 1303), `ibenik (1346), Senj et les îles du Kvarner (avant 1380), Gru~ (1437), Bol sur l'île de Bra  (1462), etc. Au cours des 13ème et 14ème siècles, les couvents croates dépendent de la Province dominicaine de Hongrie, au sein de laquelle des vicaires ont plus particulièrement la charge des régions de Dalmatie, Croatie (Senj, Bosiljevo, Biha, Jastrebarsko) et Slavonie (région de Meurje je, s'étendant entre la Save et la Drave). L'année 1380 voit la création de la Province de Dalmatie, qui donnera naissance en 1486 à la Congrégation de Dubrovnik, embrassant les couvents et les maisons de religieux situées sur le territoire de la République de saint Blaise. Au cours du 16ème siècle, les couvents de Biha, Jastrebarsko, Bosiljevo et Modrua composent l'éphémère Congrégation dominicaine de Croatie (1508-1587). Après les guerres napoléoniennes, les couvents de la province de Dalmatie et de la Congrégation de Dubrovnik s'unissent pour former la Province dominicaine de Dalmatie (1835), qui porte depuis 1963 le nom de Province dominicaine croate de l'Annonciation, avec une maison de religieux sur l'actuel territoire de la République de Bosnie-Herzégovine (Klop e, 1978) et deux en Slovénie (1965). Les dominicains croates cultivent au cours des siècles leur amour des livres et de l'étude. Chaque couvent possède une école, animée par un magister qui enseigne gratuitement les «arts libéraux» aux jeunes. Le Bienheureux Augustin Ka~oti, diplômé de l'Université de Paris et évêque de Zagreb (1303-1323), fonde à Zagreb une école cathédrale, premier établissement d'enseignement supérieur de Croatie, comprenant une faculté des arts («facultas artium») et de théologie. Le «studium solemne» des dominicains de Zadar devient en 1495 «studium generale» jouissant des droits et privilèges d'une université, ce qui fait donc de lui la première et plus ancienne université fondée sur le sol croate. De nos jours, les dominicains allient leur vocation apostolique avec la mission pastorale qu'ils exercent dans les paroisses, en Croatie et auprès des Croates vivant à l'étranger. Aujourd'hui, la province dominicaine croate compte 11 couvents et maisons, avec 80 membres (prêtres, frères et clercs). Les sœurs dominicaines, qui œuvrent en Croatie depuis le 13ème siècle (la Regula sestara sv. Dominika - Règle des sœurs de saint Dominique, à Zadar, est le premier texte croate écrit en caractères latins vers 1345), sont aujourd'hui rassemblées au sein de la «Congrégation du saint Ange gardien», dont la maison mère, située à Kor ula, habrite plus de 150 sSurs. La Bienheureuse Ozana (Catherine) Kosi, qui vécut «en recluse» durant plus de vingt années dans l'Eglise Saint-Paul de Kotor, incitant ses concitoyens à mener une vie vertueuse, était dominicaine. Elle représente aujourd'hui le symbole du rapprochement des Eglises orientale et occidentale. La confrérie laïque du Troisième Ordre de saint Dominique réunit en Croatie plus de 600 membres. SUR LA PENINSULE ISTRIENNE ET DANS LA REGION DU PRIMORJE Les sources historiques nous apprennent que Dominique, prêchant dans la région de Vénétie au début du mois de juin 1221, atteignit les frontières de la péninsule istrienne. Vers la fin de la même année, les dominicains s'installent à Koper et, durant les siècles de domination vénitienne sur le littoral istrien, on trouve des mentions des couvents de Novigrad, Pore  (fermé en 1806), Brioni et Veruda (1536). En 1380, les couvents istriens furent placés sous l'autorité de la Province dominicaine nouvellement fondée de Dalmatie, mais le couvent de Koper réintégra dès 1392 le cadre de la Province de Lombardie inférieure (Lombardia inferior). A à l'époque des guerres ottomanes, celui de Veruda fut rattaché, ainsi que ceux de Rijeka et Trsat, à la Congrégation dominicaine de Croatie (1508-1587), englobant les couvents des régions de Primorje, Gorski kotar et Lika. Les dominicains prêchent et servent l'office divin en langue croate, en particulier pour les «nouveaux habitants» locuteurs du croate de la langue des Arbanas (apparentée à l'albanais). En Istrie, ils organisent et rendent populaires les confréries laïques du Rosaire. Au 18ème siècle, ils gèrent le lycée de Pore , le cursus de philosophie, et animent dans un esprit chrétien de propagation de l'éducation des rencontres intellectuelles de personnes cultivées. Ayant pris possession d'une partie de l'Istrie vénitienne, les pouvoirs d'occupation français abolissent les confréries et ferment en 1806 de nombreux couvents, parmi lesquels le couvent dominicain de Pore , ultime vestige de l'activité séculaire, apostolique et culturelle des dominicains sur la péninsule istrienne. Le plus ancien couvent de l'Ordre des frères prêcheurs dans la région du Primorje fut bâti vers 1250 dans la ville de Pag. Les premiers documents historiques détaillés sur l'activité des dominicains et le climat intellectuel qui régnait dans leurs couvents dans cette région datent de la deuxième moitié du 14ème siècle, époque à laquelle les maisons de religieux et les couvents dominicains situés sur les îles du Kvarner (Krk, Rab) et sur le littoral (Senj) sont placés sous l'autorité de la Province de Dalmatie nouvellement créée (1380), qui dans ses débuts réunit les couvents situés le long de la côte orientale de l'Adriatique depuis Udine (en Italie) et Koper, jusqu'à Dra  en Albanie. La première mention médiévale des dominicains de Rijeka date de 1477, année où le dominicain Vito, originaire de Dubrovnik, se voit autorisé à fonder «in Terra Fluminis» une maison de religieux, qui sera pour lui et son compagnon le foyer à partir duquel il organisera des missions de prédication à Rijeka et dans ses environs. C'est malheureusement, jusqu'à aujourd'hui, l'unique renseignement dont nous disposons sur la présence dominicaine dans la ville même de Rijeka à cette période. Les sources historiques nous fournissent plusieurs mentions des dominicains de Trsat. On sait avec certitude que ce couvent donnait en 1491 un ducat par an pour le recrutement et l'entretien des jeunes frères de la Province dominicaine de Dalmatie. La communauté dominicaine de Trsat, de même que le couvent de la Province de Dalmatie, sont mentionnés le 20 mai 1491. Cette dernière fut rattachée à l'éphémère Congrégation dominicaine de Croatie, dont les couvents dans la région de Rijeka et du Primorje, outre leur habituelle mission de prédication et d'enseignement, dans l'esprit du renouveau de la vie religieuse, étaient également chargés d'accueillir des prêtres réfugiés, venant des régions menacées et des zones occupées par les Ottomans. Le couvent Saint-Nicolas de Senj est fondé avec l'aide de l'évêque de Senj Protiva de Longavilla (1355-1379). En effet, le 24 mai 1378, ce dernier fait don aux dominicains de l'église St-Nicolas à Senj, et de locaux situés non loin de l'église Saints-Philippe-et-Jacques. Ivan `iben anin (Jean de Šibenik), alors vicaire de la Province de Dalmatie, car les couvents situés sur la côte adriatique faisaient encore partie de la Province de Hongrie, fit bâtir près de l'église un couvent qui en 1380 entra dans le sein de la Province de Dalmatie, nouvellement fondée. Le couvent de Rijeka, qui le 22 avril 1477 fut confié au nom de la Province de Dalmatie au frère Vito de Dubrovnik, écrivain et prédicateur, est attribué à l’éphémère Congrégation de Croatie. Les sources historiques n’évoquent pas la suite de son destin. Parmi les dominicains des régions de Primorje-Lika-Rijeka, s’étant rendus célèbres par leurs prédications, leurs écrits et leurs travaux scientifiques, il faut mentionner Antun Modruški, premier doyen de théologie, et Dominique de Senj, premier recteur du «studium generale» de Zadar (1495), premier établissement d'enseignement supérieur doté des prérogatives universitaires en Croatie. Au début du 19ème siècle, le dominicain italien Giuseppe Anastasio Versegnassi est engagé à Rijeka pour y prêcher et y participer aux activités pastorales. L’actuelle communauté dominicaine de Rijeka est fondée en 1951 sur les ruines de l’ancien couvent augustin, qui figure parmi les plus anciens édifices de la ville, fondé en 1315. En effet, une charte conservée dans les archives de l'archevêché de Rijeka mentionne que le «ministérial» Hugo II Devinski a fondé en 1315 à Rijeka un couvent augustin et fait construire à ses abords l'église saint Jérôme. Les augustins de Rijeka acquirent par leur activité séculaire le respect des habitants de la ville, et certains d'entre eux assumèrent la fonction d'évêque. C'est dans ce couvent que vécut le célèbre cartographe croate Ivan Klobu ari (1570-1605). Ce couvent fut fermé par un décret du 16 avril 1788. A cette occasion, le trésor du couvent fut vandalisé et pillé, ce qui causa la perte d'une importante quantité d'objets précieux, vases liturgiques et linge de messe. L'actuel couvent dominicain a conservé le cloître augustin ainsi que les chapelles de la Sainte Trinité et de la Vierge Marie, datant du 15ème siècle et qui constituent un monument gothique sans pareil dans la région du Primorje, mais dont les voûtes originellement ornées de fresques ont été enduites de plâtre. Le couvent est jouxté par l'église Saint-Jérôme et ses deux chapelles, ce qui constitue un ensemble médiéval unique et un monument de grande valeur culturelle. Le cloître et les chapelles réclament il est vrai une sérieuse restauration et demanderaient à être ouverts au public, afin que la «perle de Rijeka», pour reprendre les mots du célèbre écrivain croate Miroslav Krle~a à propos de ce magnifique monument religieux et culturel, puisse cesser d'être secrète. A la suite du départ des augustins, l'église et une partie du couvent furent confiés aux soins des prêtres de l'évêché jusqu'à l'arrivée des dominicains, qui ne reviennent à Rijeka qu'au milieu du 20ème siècle. La ville s'étant dotée à cette époque d'une haute école de théologie, les dominicains furent recrutés pour y enseigner, sans négliger toutefois leur mission de prédication dans tout le Primorje et l'Istrie. Les dominicains de Rijeka vivent en symbiose avec la ville et répondent à ses demandes tant dans la sphère religieuse que culturelle. Nombre de dominicains entrent dans le corps profesoral à l’Ecole de théologie et à l’Université de Rijeka, apportent leur aide aux prêtres des environs pour les activités pastorales et organisent des missions populaires. Ils enseignent le catéchisme pour préparer les enfants aux sacrements, organisent des cours et des formations pour les catéchumènes. Avec le retour des dominicains, on voit débuter à Rijeka un travail organisé avec les étudiants des nouvelles facultés de la ville, puis plus tard de ses universités. Dans les locaux des couvents s'organisent des tribunes culturelles et religieuses ainsi que des rencontres désormais traditionnelles entre étudiants, sous le titre le jeudi à 8h. C'est dans le même contexte qu'est créée l'association estudiantine Synaxis puis l'Institut de théologie laïque, premier du genre en Croatie. Ainsi survient la première réelle ouverture de la théologie aux laïcs, dans le sillage de l'esprit du concile. C'est également au couvent que s'ouvre le premier centre du Secours catholique à Rijeka, où travaillent dans les premiers temps surtout des étudiants et des lycéens. Ces deux institutions, indispensables à la mission de la métropolie de Rijeka et toute sa région, en particulier durant la guerre en ex-Yougoslavie, demeurent nécessaires. Le cinquantième anniversaire du retour des dominicains à Rijeka fut célébré en 2001 avec l'ouverture de nouveaux locaux, mieux adaptés, au sein du couvent. LES COUVENTS SUR LE LITTORAL DALMATE ET DANS LES ILES Le plus ancien couvent dalmate est sans nul doute celui de Dubrovnik. En effet, dès la fin de 1225 ou le début de 1226 Dubrovnik accueille plusieurs dominicains venus de la péninsule apennine, et qui font route vers l'Est, pour y porter la parole de l'Evangile aux peuples d'Extrême-Orient. Ces religieux se laissent convaincre par l'archevêque Arengerius de rester à Dubrovnik et d'y fonder un couvent, appelé à devenir le point de départ de leur activité de missionnaires et de prêcheurs. Les sources assez restreintes dont nous disposons permettent de penser que la communauté conventuelle existait en 1226 et que dès 1249 elle avait un prieur. Les religieux d'Italie se virent offrir par le Sénat de Dubrovnik la petite église Saint-Jacques et des locaux où ils s'installent temporairement. En 1228, la famille Palmoti leur fait don de la petite église de l'Assomption, ainsi que de la maison attenante et de son jardin, situés en dehors des remparts de la ville. C'est sur ce terrain que les dominicains vont construire l'actuelle église et le couvent que la République de Raguse, répondant à la demande du pape, va entourer de remparts au cours du 15ème siècle. Le couvent de Dubrovnik est originellement inclus dans la province unie de Hongrie. Les couvents de Dalmatie, comme celui de Dubrovnik, sont à partir de 1248 administrés par un vicaire «de nationalité dalmate». En 1380, le pape Urbain VI fait entrer le couvent de Dubrovnik dans la Province de Dalmatie nouvellement créée. L'historien Serafin Crijevi (Cerva) souligne que les dominicains de Dubrovnik fondèrent aux 14ème et 15ème siècles plusieurs maisons de religieux en Bosnie, Serbie et au Monténégro. C'est sur le territoire de la République de Raguse qu'est bâti en 1437 le couvent de la Sainte-Croix à Gru~, et en 1482 le noble ragusain Nikola Zamanja fait construire pour les dominicains sur l'île de Lopud le couvent Saint-Nicolas, destiné à servir de refuge lors des épidémies. A partir de 1487, les couvents de Dubrovnik, Gru~ et Lopud se réunissent pour constituer la Congrégation dominicaine autonome de Dubrovnik, qui va bientôt accueillir en son sein les maisons de religieux de }upa Dubrova ka (1622), Broci (1628), Viganj sur la péninsule Peljeaac (1671) et Oraace (1690). La chute de la République de Raguse (en 1806) marque la fin de la Congrégation de Dubrovnik, dont les couvents rejoignirent la nouvelle Province de Dalmatie (1835), actuelle Province dominicaine de Croatie. La communauté de Dubrovnik possédait sa propre école, gérée par un lecteur habilité à assumer cette fonction, quant aux jeunes religieux les plus doués, ils étaient envoyés dans les hautes écoles de théologie étrangères pour y continuer leurs études: Padoue, Bologne, Rome, Paris, etc. Les enseignements donnés au couvent étaient ouverts aux jeunes des familles bourgeoises et patriciennes de Dubrovnik. Les dominicaines de Dubrovnik prenaient, semble-t-il, une part active aux débats théologiques qui se déroulaient alors avec les représentants de l'Eglise hétérodoxe de Bosnie, ainsi qu'en témoignent nombre d'écrits contre les hérétiques dus à la plume d'hérésiologues et polémistes catholiques, et qui sont aujourd'hui conservés dans la bibliothèque du couvent, tel le traité du dominicain Moneta de Crémone (Adversus catharos et valdenses, 1243) et celui d'Etienne Bourbon de Belleville (Pantheon, 13ème siècle). Mihael Dubrov anin (Michel le Ragusain) fut le premier missionnaire à engager un débat avec les «chrétiens» bosniens hétérodoxes. Le célèbre dominicain ragusain Jean Stojkovi, qui joue un rôle de premier plan au concile de Bâle (1431-1437), tenta de faire venir dans cette ville les représentants de l'Eglise hétérodoxe de Bosnie. Cependant, le 5 octobre 1433 ses concitoyens lui annoncent que les «patarins de Bosnie, que les Bosniens appellent religieux», ne peuvent pas se déplacer jusqu'à Bâle en raison de la guerre, ajoutant qu'il est «plus juste de dire qu'ils sont sans foi, sans ordre et sans règles». Outre le nom de Stojkovi, il convient de citer ceux de plusieurs autres dominicains, qui contribuèrent à forger l'histoire religieuse et culturelle de Dubrovnik. Ainsi, Petar Gu eti (1564) brille à l'Université de Paris. Serafin Buni (1486) et Toma Basiljevi (1512) enseignent à Budim et à la cour du roi Matthias Corvin 1er, tandis que Donat ori (1492) enseigne pour sa part à l'Université de Padoue. Entre 1480 et 1540, plus de quatre vingts membres de la congrégation de Dubrovnik vont parfaire leur formation dans diverses universités européennes. D'après les écrits de l'historien zadarois Valerio Ponte (1603-1679), c'est l'archevêque Dominik Franco (1239-1244) qui invite les dominicains à venir s'installer à Zadar. Ces derniers ne disposant d'aucun bâtiment dans la ville, on mit à leur disposition le couvent et l'église Saint-Platon. Après la mort de l'archevêque, le chapitre cathédral les accueillit de bonne grâce et les logea aux abords de la chapelle ou petite église Saint-Thomas. Le comte de Zadar Leonard Kvirin et ses conseillers Marko Brigandin et Filip Donat publient en janvier 1244 un décret du doge de Venise ordonnant que soit mis à la disposition des frères prêcheurs, qui résident à Zadar mais ne disposent pas encore de leur propre couvent, un emplacement adéquat intra-muros, ce que le comte de Zadar accomplit, déclarant par cet acte «attribuer auxdits frères [dominicains], sur le conseil et avec l'assentiment de l'ensemble de la communauté zadaroise, la maison de Marin Gruba avec sa cour, et la maison de Petar Calcina avec sa cour, ainsi qu'un morceau du terrain de Malfred, pour qu'ils en prennent possession (...) Ces maisons et leurs cours, ainsi que le morceau de terrain de Malfred, ne dépassent pas en tout 250 pas, et sont entourés comme suit: de deux côtés par une rue, du troisième par l'église Saint-Thomas, et du quatrième par la propriété de Chrysogone, fils de Dimina Senzadeu». Le 8 avril 1248, le nouvel archevêque de Zadar Lovro Periander (1248-1287) entouré de son chapitre, répondant à la demande du doge de Venise et du patriarche de Grado, fait don aux dominicains de l'église Saint-Platon, plus connue sous le nom d'église Saint-Dominique, qui était déjà consacrée à saint Marc l'Evangéliste. Le chapitre de l'Eglise de Zadar déploya beaucoup de bonne volonté pour faire don de cette église aux frères dominicains, et ainsi exaucer après sa mort le désir du bon père Dominik Franco, jadis archevêque, surpris par la mort avant de pouvoir réaliser son projet. Le chapitre chargea son chanoine Nikola de faire le nécessaire pour que les frères entrent dûment en possession de ladite église. L'église dominicaine fut consacrée le 10 janvier 1280 par Guido, patriarche de Grado et primat de Dalmatie, qui s'entoura pour cette cérémonie de l'archevêque de Zadar Lovro, cité plus haut, de l'évêque de Rab Grgur, de l'évêque de Senj Matej et de l'évêque de Nin Stjepan. Au milieu du 14ème siècle, l'évêque de Nin Demetrius de Matafaris rappelle dans un document que vers 1228, près de la porte nord de la ville de Nin, a été construite l'église Saint-Jean-Baptiste et un couvent dominicain abritant jusqu'à trente religieux, s'illustrant par leur travail de prédication et leur activité de missionnaires dans l'arrière-pays dalmate, en Bosnie et en Herzégovine (anciennement Hum). Les dominicains s'installent à Split au 13ème siècle, à l'extérieur des remparts Est du palais de Dioclétien, sur le site de la basilique paléochrétienne Sainte-Catherine d'Alexandrie. Leur arrivée et la construction du complexe comprenant une église et un couvent sont le fruit des soins de l'archevêque de Split Guncel (avant 1242), qui fit don aux frères prêcheurs d'une partie du jardin épiscopal sur lequel fut construit le «conventus sanctae Catharinae virginis et martyris». En 1269, l'archevêque Ivan offre une autre partie de ce même jardin, s'étendant vers l'est et le sud-est jusqu'à la mer, si bien que l'ensemble du terrain aujourd'hui occupé par le marché de Split appartenait alors aux dominicains. Le sculpteur et bâtisseur Andrija Aleši érige en 1448, le long du mur sud de l'église, une chapelle dédiée à sainte Catherine, mentionnée par le visiteur apostolique Augustin Valier. Durant la Guerre de Candie (1645-1669) le couvent et l'église furent rasés pour raisons stratégiques et les dominicains trouvèrent temporairement refuge intra-muros, poursuivant jusqu'en 1663 leur activité apostolique dans l'église Saint-Arnir. Le 9 novembre 1666, les Vénitiens accordent aux dominicains l'autorisation de reconstruire un couvent et une église à leur emplacement originel. La nouvelle église à une nef, ainsi qu'en témoigne la plaque commémorative datée du 10 novembre 1682, fut bâtie grâce au soutien financier de Franjo et Margareta Dedali, sous la houluette du provincial Hijacint Luka i et du prieur Franjo Par i. Au milieu du 13ème siècle, les dominicains possèdent une chapelle à l'intérieur des remparts de Trogir. Se heurtant à l'incompréhension de l'évêque local, ils doivent attendre 1265 avant de pouvoir organiser une communauté conventuelle à Trogir, et ce après les interventions du pape Urbain IV (1261-1264) et de son successeur Clément IV (1265-1268). La communauté de Trogir compta parmi ses membres le frère Augustin Ka~oti (vers 1260/65-1323), lauréat de l'Université de Paris, qui dirigea l'évêché de Zagreb (1303-1322) et fut le premier croate béatifié (1702). Les patriciens de Kotor Pavao et Dobre érigent en 1266 dans cette cité l'église Saint-Paul et son couvent, où viennent s'installer des dominicains de Dubrovnik. C'est là que vont se former les érudits prédicateurs que sont Vinko et Jeronim Bua, Albert Dujam Gliri i et d'autres. Vers 1250, les dominicains possèdent un couvent à Pag, sur l'île du même nom. A partir des années 1270 ils œuvrent à Skradin; avant 1312 ils sont présents dans la cité de Hvar sur l'île dalmate du même nom; répondant à la demande de la municipalité de Šibenik (formulée en 1330) ils s'installent dans cette ville en 1346. Dans la première moitié du 14ème siècle, les dominicains disposent d'un couvent à Podgrae, entre Nin et Benkovac, que les comtes de Bribir détruisent en 1352, de même que l'église, pour des raisons stratégiques. Les couvents de Krk et Rab entrent dans le sein de la Province dominicaine de Dalmatie en 1380. C'est au 15ème siècle que voit le jour le couvent Saint-Pierre le martyr, sur l'île d'Ugljan, dans l'archipel de Zadar. En 1432, l'île de iovo voit la construction par les dominicains du couvent de la Sainte-Croix, siège du noviciat de la Province dominicaine de Dalmatie aux 15ème et 16ème siècles. A partir de 1481, les dominicains possèdent un couvent à Stari Grad, sur l'île de Hvar, et en 1498, le couvent Saint-Nicolas, situé dans la cité de Kor ula acquiert un statut juridique. Afin d'éviter tout différend entre les couvents réformés et ceux respectant la discipline habituelle de l'ordre sur le territoire de la Province dominicaine de Dalmatie, placée sous l'administration de Venise, le Chapitre général de l'Ordre, réuni à Ferrare en 1494, autorise l'élection de vicaires des couvents réformés, à condition que celle-ci s'effectue sous la houlette du provincial de la Province de Dalmatie. Ces couvents étaient au nombre de cinq: Saint-Croix à Gru~, Saint-Pierre à Stari Grad (île de Hvar), Saint-Marc dans la ville de Hvar, Saint-Nicolas à Kor ula et Saint-Nicolas à Kotor. Située au bord de la mer, au sud de l'île de Bra , au pied du versant escarpé du mont de Vidova Gora, la localité de Bol possède un riche passé culturel et économique, ainsi qu'en témoignent les monuments archéologiques de l'époque antique et paléocroate, les documents médiévaux, nombre d'œuvres d'art et un patrimoine architectural gothique, Renaissance et baroque. C'est en 1462 que les dominicains se joignent par leur activité pastorale et d'enseignement à la communauté (communitas, universitas) des pêcheurs, marins et paysans de Bol, en s'installant au sud-est de la localité telle qu'elle était à l'époque, aux abords de l'ancienne résidence d'été de l'évêque de Hvar, propriété qui était communément appelée l'évêché, et qui est mentionnée dans les sources dès 1184. Les dominicains, à leur arrivée, utilisent l'église préromane Saints-Jean-et-Théodore, et disposaient d'eau potable, grâce à la source qui coulait dans la baie voisine de Martinica, non loin de la résidence d'été de l'évêque. Les conditions nécessaires à la construction du couvent destiné à abriter à long terme les frères de Bol, sont réunies en 1475 lorsque leur est attribuée la petite presqu'île de Glavica. L'acte de donation est signé le 10 octobre 1475 par le comte de Bra  Petar Zacharia au nom de la commune de Bra , et à la demande d'«Albert de Croatie et Dominik Prodi de l'Ordre des frères prêcheurs». La communauté dominicaine de Bol contribua grandement au cours des cinq siècles passés à l'éducation et l'élévation intellectuelle de la population locale, grâce à son activité d'enseignement et son travail littéraire, ainsi qu'en témoigne la bibliothèque conventuelle, jadis riche et comptant nombre de documents précieux et d'ouvrages rares, que ce soit dans le domaine de la philosophie et la théologie ou dans celui de la littérature, de façon plus générale. LES DOMINICAINS EN CROATIE CENTRALE Le couvent Saint-Antoine l'abbé, à Modrua, est mentionné pour la première fois en 1479, lorsque le maître général de l'Ordre des frères prêcheurs Leonardo de Mansuetis confie la direction de ce couvent ainsi que celle des couvents de Senj et Biha au dominicain de Dubrovnik Donat ori. Le plus ancien document écrit mentionnant le couvent de Brinje date de 1520, année où l'autorité supérieure de l'Ordre autorise le vicaire de la Congrégation de Croatie à administrer ce couvent dans l'attente d'une décision finale du Chapitre général. Il est fait mention dans ces mêmes documents du couvent Saint-Nicolas de Kraljevica. C’est également à la Congrégation croate, à partir du 20 avril 1536 que revient le couvent Sainte-Marie de Veruda, faubourg de Pula, où les religieux des régions menacées par les offensives turques pouvaient trouver refuge. Le couvent Saint-Marie de Gradiae, près de Bosiljevo, fut construit par le comte Vuk Frankapan Tr~a ki et, le 4 juin 1531, il le remet au dominicain `imun, sans oublier de fixer les revenus qui allaient en permettre l entretien. Le document scellant ce don mentionne que le curé et la population de Bosiljevo approuvent cette initiative. L acte de donation est certifié par Juraj et Gaapar, de la lignée des Frankapan Tr~a ki. A l'instigation de l'évêque Etienne II (1225-1247), diplômé de l'Université de Paris et descendant de la célèbre famille Baboni, de Slavonie, le couvent dominicain Saint-Nicolas, situé à Zagreb au pied de la cathédrale, est fondé dans les années 1230, sur un terrain aujourd'hui délimité par les rues Palmotieva, Vlaaka, Draakovieva et Juriaieva, et où se trouve aujourd'hui la Faculté de théologie catholique. Le couvent Saint-Nicolas de Zagreb, ville qui constitue le centre de la vie culturelle et spirituelle de Croatie, représente au cours de ses trois cents ans d'existence un foyer d'activité des frères prêcheurs dans la région qui s'étend entre la plaine de Pannonie et le bassin de la Save ainsi qu'en Bosnie, où les frères gagnèrent auprès des populations le grand respect dont ils jouissaient déjà au-delà des frontières croates. Dès 1332, les dominicains possèdent à Zagreb, sur la colline de Gradec ou sur celle de Gri , un édifice au pied même des remparts. A partir de 1377, ils possèdent également à cet endroit la petite église Sainte-Catherine, ainsi que trois terrains de construction vides, qu'ils cèdent aux Zagrebois à la demande du comte Ulrik Celjski, à la condition que chaque bénificiaire de cet acte leur verse une somme annuelle de 40 dinars, payable le jour de la Sainte-Catherine (25. XI.). Face aux incursions ottomanes, de plus en plus fréquentes et pénétrant jusqu'au cœur du territoire croate, on entreprit de protéger l'évêché de Zagreb derrière de solides remparts. Le couvent Saint-Nicolas se trouva du ce fait rejeté à l'extérieur des fortifications et privé de fidèles, car l'évêque Osvald Thuz (1466-1499) ordonna pour des raisons stratégiques de détruire la route qu'empruntaient les habitants de Gri  pour accéder à l'église dominicaine. Après la chute de la Bosnie (1463), tombée sous le joug ottoman, Zagreb n'est plus hors de portée des hordes turques, qui pénètrent jusqu'au cœur des terres croates: un jour de 1469, elles parviennent à proximité immédiate de Zagreb, ce qui pousse l'évêque de Zagreb et les chanoines à entreprendre la construction de remparts et de tours autour du quartier du Chapitre. Le couvent dominicain, bien que situé très près de la cathédrale, se retrouva ainsi en dehors des fortifications de la ville, aussi les dominicains décidèrent-ils d'abandonner le couvent Saint-Nicolas et d'en construire un autre dans le bourg de Gradec. Les «frères blancs» demandent auprès du roi Matthias Corvin 1er l'autorisation d'effectuer ce changement de site. Ce dernier accède à leur demande dans une missive datée du 14 février 1473, tout en précisant qu'ils peuvent «compte tenu des incursions turques, s'installer à Gradec et ériger leur nouveau couvent le long de la chapelle Sainte-Catherine». Le même jour, le roi adresse aux habitants de Gradec une lettre dans laquelle il demande que l'autorisation soit donnée aux dominicains de construire leur couvent dans leur ville, près de la petite église Sainte-Catherine, qui leur appartenait déjà. En 1472, les dominicains achètent à Dionizius Sip i une maison de pierre jouxtant le bâtiment qui leur avait été attribué dès le 14ème siècle. Ils payent la maison 72 forints et s'engagent à s'acquitter des impôts et charges réclamées par la ville pour ce bien, ainsi qu'à payer, à l'instar des autres habitants de Gri , les autres taxes telle celle destinée au veilleur de nuit. La même année, ils demandent au pape Sixte IV de les autoriser à quitter cet emplacement et à construire un couvent à Gradec. Le pape écrit le 22 mars 1473 à l'évêque de Ro~anski, à l'abbé de l'Abbaye de la Bataille (monasterii Bellensis) et au chanoine de Zagreb Ivan Martijanec, et il rapporte que les dominicains se plaignent auprès de lui que leur couvent Saint-Nicolas, se trouvant en dehors des fortifications de l'évêché, soit si éloigné de Gradec que les habitants de la ville royale éprouvent des difficultés à se déplacer jusqu'à leur église pour y assister à la messe et autres célébrations, et surtout pour y écouter les prédications et l'enseignement salutaire de l'Eglise. Le Chapitre général de l'Ordre les autorise en 1474 à quitter le couvent Saint-Nicolas, au pied des remparts de Kaptol, pour s'installer dans le bourg de Gradec. Les registres et archives notariales de la ville libre de Zagreb mentionnent les dominicains du couvent Sainte-Catherine en 1538 (lorsque la ville fait don aux dominicains d'un petit tonneau d'huile pour les lampes du parvis), en 1546 (lorsque le père Bra~ Klobu ari, de l'Ordre de saint Dominique est mentionné nommément), en 1548 (mention du prêtre Petar, dominicain), en 1549 (Andrija Zvini lègue une vigne située près de la chapelle Saints-Fabien-et-Sébastien au couvent dominicain Sainte-Catherine de Zagreb), en 1559 (la ville offre à nouveau aux dominicains de l'huile pour les lampes du parvis) et en 1561. Le dernier document conservé, daté du 3 février 1561, fait état de deux parcelles cultivables, sur le terrain municipal de Krog (Krwogh). Tous les documents plus récents notent que le couvent et l'église Sainte-Catherine avaient été dans le passé propriété des dominicains. Quand les dominicains quittent-ils Zagreb ? Ils sont encore mentionnés en tant qu'habitants de Gradec en 1559 et 1561. Par ailleurs, on sait que le le 23 juillet 1573, le frère Vinko, prieur des dominicains de Jastrebarsko, qui quittaient alors cette localité, se présenta devant la ville épiscopale, lieu solennel, pour confier à la garde et aux soins de frère Benedikt, gardien des franciscains de Zagreb, de l'or, de l'argent et d'autres objets précieux appartenant au couvent de Jastrebarsko. Cet indice permet de supposer que les dominicains avaient déjà quitté le couvent et l'église Sainte-Catherine de Zagreb avant cette date. Retour à Zagreb (1925/27) Les dominicains reviennent à Zagreb dans les années qui suivent la Première Guerre mondiale. En 1925/27, ils construisent le couvent Saint-Dominique et la chapelle-église Notre-Dame du rosaire dans le «quartier ferroviaire» (}eljezni ka kolonija, dans l'arrondissement de Borongaj). Outre les tâches habituelles de mission et de prédication remplies par les dominicains à Zagreb, ils sont d'actifs acteurs du mouvement du Rosaire, ouvrent le cinéma «Stela», fondent la maison d'édition «Istina» (Vérité), lancent la revue Duhovni ~ivot (Vie spirituelle) et le bulletin Gospina krunica (Rosaire de Marie). En 1935, ils ouvrent dans l'aile nord du couvent un internat pour lycéens, puis en 1941 un lycée classique. Le couvent est touché par les bombardements alliés le 22 février 1944 : l'aile sud est détruite et huit religieux trouvent la mort sous les décombres, ainsi que le père d'un des clercs. La partie détruite est reconstruite dans les années 1960 et, en 1965, le cardinal Franjo Šeper, archevêque de Zagreb, fonde la paroisse Notre-Dame du saint rosaire. C'est durant l'été 1966 que débute la construction de la future église conventuelle et paroissiale, qui reçoit le 8 août 1971, jour de la Saint-Dominique avant le Concile, la visite de monseigneur August Frotz, évêque auxiliaire de Cologne, assisté pour l'occasion de l'archevêque de Zagreb Franjo Kuhari et de l'évêque de Hvar, le dominicain Celestin Bezmalinovi. L'apostolat de la communauté de Zagreb s'inscrit dans les objectifs de l'Ordre dominicain: prédication par la parole et les écrits. Une nouvelle vie est insufflée à la maison d'éditions «Istina». Outre le travail pastoral, une partie des religieux s'oriente vers la prédication et la mission populaires, la traduction des classiques dominicains, et plusieurs d'entre eux enseignent à la Faculté de théologie catholique de l'Université de Zagreb ainsi qu'à la Faculté des Lettres de la Société de Jésus. Le couvent et l'église du Bienheureux Augustin Ka~oti, quartier de Pea enica, Zagreb (2001) Le couvent du «quartier ferroviaire» Et la paroisse de Notre-Dame du rosaire fondent le 22 septembre 2001, dans le quartier zagrebois de Pea enica, le couvent et la paroisse du Bienheureux Augustin Ka~oti, dédiée à cet illustre dominicain et évêque de Zagreb (1303-1322). La nouvelle communauté dominicaine se consacre à une activité pastorale et de prédication. Les fidèles de Borongaj nécessitaient l'ouverture d'un centre pastoral. Pour satisfaire ce besoin, les dominicains acquirent une maison individuelle dans le quartier de Volov ica, et l'aménagèrent pour y créer une salle de catéchisme, un appartement destiné aux religieuses et une chapelle consacrée au Bienheureux Augustin Ka~oti. L'urbanisation de cette vaste zone et l'éloignement de l'église-mère de Notre-Dame du rosaire et du couvent du «quartier ferroviaire» montrèrent que cet édifice sacré était inadapté à l'activité pastorale de l'Eglise aux lendemains du Concile, et vers la fin des années 1980, les dominicains firent l'acquisition dans le quartier de Pea enica d'un terrain se prêtant à la construction d'un centre pastoral moderne. L'église du Bienheureux Augustin Ka~oti, reconnaissable à la verticale de son clocher, émergeant de sa toiture, domine l'ensemble de ce complexe architectural, composé d'un couvent et d'un bureau paroissial, de salles de réunions et locaux attenants, ainsi que de bâtiments annexes. LES DOMINICAINS DANS LE BASSIN DE LA DRAVE Les dominicains possèdent plusieurs couvents sur les bords de la Drave dès le Moyen Age. Du côté croate, le couvent de Virovitica est construit au Moyen-Age. L'activité des dominicains de Virovitica est connue grâce au témoignage que fournit le Bref commentaire sur les débuts de la Province de Hongrie (Kratkog komentara o po ecima Ugarske provincije) rédigé par Petar, prieur de Bodrog (Ba ), qui note: «Lorsque le nombre des frères [dominicains] augmenta, frère Pavao [Dalmate] les envoya et ils allèrent dans la région dite de Virovitica, dont les habitants étaient des schismatiques et des hérétiques notoires. Ils supportèrent maints malheurs en ces terres, mais nombreux sont ceux qui finalement abjurèrent l'hérésie et embrassèrent la foi orthodoxe, et renoncèrent au schisme pour revenir à l'unité de l'Eglise». C'est à Virovitica que le roi Bela IV proclame le 16 novembre 1242 Zagreb ville royale libre. Durant le séjour du roi dans la ville, et à son initiative, dès le 14 octobre est fondé un couvent dominicain, auquel le roi de Hongrie-Croatie accorde certains privilèges et libertés. La charte de Bela IV sera par la suite confirmée par Charles Robert de Hongrie. Son fils, Louis 1er le Grand, confirme le 3 mars 1347 les droits et les privilèges accordés par ses prédécesseurs aux dominicains de Virovitica. Un document publié le 3 juillet 1290 nous apporte un précieux témoignage sur la vie et la situation matérielle du couvent de Virovitica. Dans ce document, la reine-mère Elisabeth abandonne «pour le salut de son âme» les revenus que lui rapportent ses sujets de Virovitica en faveur des dominicains de l'église Saint-Sauveur. Ce document indique donc par ailleurs que l'église dominicaine de Virovitica portait le nom du Saint-Sauveur. Le couvent dominicain de Virovitica fut à coup sûr abandonné avant que la ville ne tombe aux mains des Ottomans. On suppose qu'il fut dévasté vers 1553, lorsque les unités turques prirent possession de la ville sous le commandement de Ulema Persa. On ignore en quelle année exactement les dominicains arrivèrent à azma. Josip Buturac suppose que leur installation se situe vers 1228 et qu'elle eut lieu sur l'invitation de l'évêque de Zagreb Stjepan II (1225-1247), qui fit bâtir pour eux un couvent jouxtant l'église Sainte-Madeleine et leur fit don d'une terre. Les chroniqueurs et les historiens de l'Ordre des frères prêcheurs mentionnent le couvent de azma sous le nom latin de «Chasmensis» ou «Cassimensis». On dispose de peu de données historiques sur l'activité des dominicains de azma. Le pape Grégoire IX ordonne le 16 juin 1241 au prieur de ce couvent de veiller à ce que ses religieux soutiennent en toute circonstance la famille royale, qui cherchait un refuge face aux Tatars. On sait également que les dominicains de azma étaient à l'époque chargés de la chancellerie du roi Bela IV, qui par leur truchement informait le pape des événements survenus dans le pays et dans l'Europe du sud-est. Il semble que les dominicains de azma souffrirent beaucoup des incursions tatares. En 1241, le duc (herceg) croate Koloman fut enterré dans l'église après avoir succombé aux blessures qu'il avait reçues en combattant les Tatars. La tombe de Koloman, dans l'église Sainte-Marie-Madeleine, est alors surmontée d'un monument funéraire, qui sera détruit par les Tatars. Les chroniqueurs de l'Ordre et les documents diplomatiques évoquent le souvenir des dominicains de azma. L'église Sainte-Marie-Madeleine de azma continuait encore d'assumer sa fonction en 1492. Les religieux reculent devant l'armée turque qui prend la ville de azma au cours du mois d'août 1552. Nous ne possédons aucun document de l'époque de la création du couvent de Po~ega. Ce couvent est mentionné dans une liste de couvents dominicains, établie en 1303 par Bernard Gui, qui l'appelle «conventus Posegensis», tandis que Michele Giovanni Pio le nomme d'après le toponyme hongrois «conventus Posegavarensis». Dans les documents du 17 juin 1508 et du 11 septembre 1511, le couvent de Po~ega apparaît sous les dénominations de «Posseguarensis», «de Pozsega» et «Posagavrensis». Les religieux de Po~ega s'adonnaient sans nul doute à la prédication, car la population de cette région les appelle aujourd'hui encore «prodekatori», à savoir prêcheurs. Le couvent de Po~ega est cité en 1491 dans les Actes du Chapitre général de l'Ordre. Après l'échec du siège de Vienne (1529) les troupes turques se replient en traversant la Slavonie et profitent de l'occasion pour piller la région de Po~ega, quant aux dominicains ils cherchent refuge sur la rive droite de la Drave, à Pécs. Les dominicains s'installent à Mar a (lat. «Marchiat»), non loin de azma, dans un ancien couvent cistercien vers la fin du 13ème siècle. Le «Conventus Marchianus» est mentionné en 1303 par Bernard Gui dans sa liste des couvents de l'Ordre des frères prêcheurs. On ne connaît leur activité que par le truchement de la liste des couvents de la Province de Hongrie aux 14ème et 15ème siècles. A leur départ, le couvent qu'ils occupaient devient la propriété de l'évêché de Zagreb. LES COUVENTS DU BASSIN DE LA KUPA ET DU BASSIN DE LA UNA Les couvents de Dubica et Biha étaient d'une importance stratégique en raison de l'activité missionnaire dominicaine sur le territoire de la Bosnie médiévale. Les dominicains de Jastrebarsko sont mentionnés au début du 16ème siècle: les habitants de Jastrebarsko et Cvetkovec bâtissent en effet à cette époque, avec l'aide des nobles de la région, la petite église Notre-Dame et un couvent la jouxtant. Les «frères blancs», nous l'avons vu, avaient quitté Jastrebarsko en 1572 alors que les Turcs menaçaient de prendre possession de leur couvent lors de l'une de leurs incursions dans la région. Le père Vinko, prieur du couvent confie le 23 juillet 1573, devant la ville épiscopale de Zagreb, les biens précieux du couvent de Jastrebarsko au gardien des franciscains de Zagreb. A propos de l'importance du couvent de Dubica, Ivan Krstitelj Tkal i note: «Ils [les dominicains] étaient les plus nécessaires dans l'archidiaconie de Dubica (...) car c'était l'un des points par lesquels l'hérésie bogomile se diffusait depuis la Bosnie, pour gagner du terrain dans l'évêché même [de Zagreb]. Pour tarir cette source empoisonnée, il était absolument indispensable d'installer l'Ordre dominicain à cet endroit. L'installation des dominicains remonte peut-être à une année antérieure à 1235, mais il ne fait aucun doute que cette année-là, lorsque Koloman traversa avec les croisés la Bosnie et le Hum [Herzégovine], ils s'installèrent à Dubica, s'y bâtirent un couvent et une église, qu'ils consacrèrent à leur fondateur saint Dominique». Le couvent de Biha est fondé dans la première moitié du 13ème siècle. Dans un document de 1266 il est mentionné par le prieur des dominicains de Biha. Ce couvent est mentionné par tous les historiens dominicains entre le 13ème et le 15ème siècle. Cette communauté possédait une belle église consacrée à saint Antoine l'ermite, «la plus grande et la plus belle de la région de Biha», ainsi qu'en témoignent le magnifique portail gothique et la rosace qui ornent la façade de l'actuelle mosquée de Biha, la «Fethiya». Les dominicains se maintinrent à Biha plusieurs siècles durant. Leur couvent entra tout d'abord dans la Province dominicaine de Hongrie, mais en 1491 fut rattaché à la Province de Dalmatie, et à partir de 1508 entra dans le sein de l'éphémère Congrégation dominicaine de Croatie. Le père Toma, prieur du couvent de Biha, annonce au début de 1592 au général autrichien Katzianer que les Turcs s'apprêtent à attaquer la ville, qui va en effet tomber entre leurs mains le 9 juin 1592. Les comptes rendus de 1586 relatent qu'il ne subsiste des églises dominicaine et franciscaine que des murs dénudés. En effet, en 1578 la plus grande partie de la ville avait été détruite par un incendie, qui ravagea l'église Saint-Antoine, après quoi les dominicains s'installèrent à Ptuj. L'ORDRE DES FRERES PRECHEURS EN BOSNIE (13ème/14ème et 20ème siècles.) La présence des dominicains en Bosnie et dans la principauté de Hum (future Herzégovine) est mentionnée une première fois par le pape Grégoire IX dans une de ses lettres, datée du 10 octobre 1233. On n a aucune certitude sur la nature du statut des deux couvents dominicains, évoqués par Petar de Bodrog et qui furent à en croire cet auteur très vraisemblablement incendiés lors des pillages tatars en 1242. L historien Serafin Crijevi, dans ses Monuments de la Congrégation dominicaine de Dubrovnik (Spomenici Dubrova ke dominikanske kongregacije, 1728) souligne que les dominicains hongrois érigèrent plusieurs couvents sur le territoire du Royaume de Bosnie, tandis que les dominicains de Dubrovnik avaient une résidence dans la localité de Bla~uj ou Ban Brdo, près de la cathédrale Saint-Pierre, sur le territoire de la paroisse de Vrhbosna. La mutation de l évêque local (1233) avive dans toute la Bosnie les soupçons et l insatisfaction suscités par les ingérences religieuses et politiques de plus en plus fréquentes des étrangers. Le duc (herceg) Koloman réclame l’appui direct de l’évêque de Bosnie, le dominicain Jean de Wildeshausen. Ce dernier, pour sa part, surpris par l’évolution des événements et voyant qu’au lieu de recourir aux arguments théologiques, on commence à «convaincre» les hétérodoxes de Bosnie par les armes, donne une démission sans appel à la tête de l’évêché de Bosnie. En effet, explique-t-il: «les efforts militaires le lamentent insupportablement», faisant ici clairement allusion aux actes des croisés de Koloman en Bosnie centrale. Dans une lettre du 20 septembre 1235, le pape lui demande de revenir sur sa décision, mais semble-t-il sans grand succès. Jean de Wildeshausen est démis de sa fonction au printemps 1237, et le 26 avril 1238 c’est le dominicain hongrois Pons qui prend sa place, et transfère le siège de l’évêque de Bosnie à akovo. Les dominicains reviennent en Bosnie après cinq siècles d absence. Répondant à l invitation de l archevêque de Sarajevo, ils fondent en 1978 la paroisse de Klop e dans la banlieue de la ville de Zenica. Leur activité apostolique et pastorale se déroule dans un milieu multiethnique et multiculturel. Par la suite, la magnifique église de la Sainte-Croix est achevée, même si le nombre de fidèles catholiques chute rapidement à la suite de la guerre en ex-Yougoslavie (1992-1995). Les frères prêcheurs brillent par leur présence remarquée dans les réunions multiethniques et interconfessionnelles, les tables rondes, les publications et les médias en général. LES DOMINICAINS ET LE DEVELOPPEMENT DE L'ENSEIGNEMENT EN CROATIE L'évêque de Zagreb Stjepan II Baboni fait venir à Zagreb, azma et dans d'autres villes situées entre la Save et la Drave des religieux des ordres mendiants, tribuns populaires qui s'adressent aux plus pauvres. Il agit avec la conviction que les couvents dominicains et franciscains vont devenir des foyers de vie intellectuelle dans le vaste diocèse de Zagreb, et qu'ils vont contribuer à éduquer le peuple, qui pour reprendre les paroles de l'évêque lui-même, était encore «un peu fruste et farouche». Organisé sur le modèle des corporations universitaires, les dominicains gèrent leur propre système scolaire, dans lequel un rôle important est joué par le lecteur conventuel, religieux titulaire d'une licentiam docendi et formé pour enseigner et administrer de façon autonome une école où élèves et étudiants, externes et internes, clercs et laïcs, étudient les arts libéraux, indispensables pour entreprendre des études de théologie. Le cursus (Ratio studiorum) proposé par l'Ordre des frères prêcheurs laisse une large place à la dialectique ou la logique, dans l'objectif de conduire les jeunes gens à être capables d'aboutir à des conclusions justes; la rhétorique, la poésie et la musique conduisent l'élève à la découverte du beau, dont ils sont des expressions harmonieuses, tandis que l'astronomie donne l'illustration de la création. Ces sciences dites «laïques» sont autant de phares à la lumière desquels l'être humain oriente son cheminement vers la «sagesse supérieure», à savoir Dieu. Les notes marginales des rares codex conservés du 13ème et 15ème siècles, jadis propriété du couvent Saint-Nicolas, au pied de la cité épiscopale, ou à partir du milieu du 15ème siècle à la petite église Sainte-Catherine de Gradec, qui ornent aujourd'hui les vitrines de la Bibliothèque métropolitaine de Zagreb ou ont été arrachés à la Croatie et se trouvent aujourd'hui à Graz, Ptuj, Budapest et ailleurs, prouvent que les cours livrés par les dominicains de Zagreb étaient orientés vers l'étude des «arts libéraux» (philosophie), condition nécessaire pour entreprendre des études sérieuses de théologie. Les lecteurs conventuels et les étudiants avaient à leur disposition certaines œuvres profanes, dont les Noces de Mercure de Capello, ouvrage fondamental pour l'étude des «arts libéraux»; l'Ars minor de Donat, premier manuel établissant les différences entre substantif, adjectif et verbe, avec des exemples des déclinaisons et des conjugaisons; le traité de Cicéron De inuentione; l'Isagoge de Porphyrius, utile pour l'étude de la dialectique; les Catégories d'Aristote et son Introduction aux syllogismes catégoriels; l'Histoire de Rome de Tite-Live; les Etymologies d'Isidore de Séville; le traité Des minéraux d'Albert le Grand, etc. Parmi les nombreuses œuvres dues à la plume d'ecclésiastiques et théologiens médiévaux, il convient de souligner les manuscrits reproduisant l'ouvrage Des hommes illustres de saint Jérôme, la Cité de Dieu d'Augustin, la Somme théologique de Thomas d'Aquin, l'ouvrage encyclopédique Speculum doctrinale, historiale et naturale de Vincent de Beauvais, et bien d'autres. Une partie des codex et incunables était acquise à l'étranger pour les besoins immédiats de l'enseignement dans le couvent, mais une autre partie était apportée par les religieux qui rentraient au pays une fois achevées leurs études dans une université étrangère. Ainsi, le Zagrebois Mirko Nikolino reçoit le 10 mars 1480 le conseil de se procurer à Venise des livres imprimés, lorsqu'il aura terminé ses études à l'Université de Padoue et d'en apporter le plus grand nombre possible à Zagreb. Le 3 août 1481, les autorités de l'Ordre dominicain de Rome rappellent au jeune Zagrebois de profiter de son passage à Venise pour acheter plusieurs exemplaires du Clypeus thomistarum et de les faire circuler en Croatie. L'école cathédrale de Ka~oti à Zagreb premier établissement d'enseignement supérieur en Croatie Convaincu que l'ignorance doit être combattue par l'enseignement, l'évêque Augustin Ka~oti fonde l'école cathédrale de Zagreb. Organisée sur le modèle de la Faculté des arts (artium) de l'Université de Paris, des «studia solemnia» dominicaines et du 18ème canon du Troisième concile de Latran (1179). Selon les dispositions strictes prises par Ka~oti, et introduites dans les Statuts du chapitre (1334) par son proche collaborateur Ivan, archidiacre de Gorizia, «par respect [pour les étudiants], il est interdit au maître ou à l'enseignant de demander un service, le moindre soit-il, aux étudiants pauvres, qui mendient ou mendieraient si personne ne subvenait à leurs besoins par miséricorde. Aux étudiants qui sont entretenus par leurs parents ou leur famille, ne possédant pas de propriété mais gagnant assez bien leur vie par leur travail, ils peuvent réclamer à Noël un coq ou quatre pains ordinaires. De même pour Pâques, quatre pains et un fromage ou vingt œufs, et pour la fête du Bienheureux saint Etienne, roi (de Hongrie) un poussin et (quatre) pains, comme il a été dit. Aux enfants de familles aisées, négociants, artisans et petite noblesse, le maître peut demander respectivement douze deniers banaux ou six deniers banaux et six pièces de monnaie de Valence, et aux fils de grands seigneurs, dont les parents possèdent en abondance des biens temporels, il peut demander jusqu'à vingt deniers, mais rien de plus.» Les dispositions de Ka~oti quant aux rétributions des responsables de l'école cathédrale illustrent la stratification de la société croate de l'époque. En bas de l'échelle se trouve la classe la plus déshéritée de la population rurale et les pauvres des villes, dont l'existence dépend de l'aide d'un bienfaiteur, après quoi viennent les ouvriers, artisans et négociants, la petite noblesse, et enfin la grande noblesse, tout en haut de la pyramide sociale. D'après le rapport d'Ivan, archidiacre de Gorizia: «chaque matin, les étudiants suivent tout d'abord un cours de grammaire latine (...), à midi, lorsqu'ils sont prêts à mieux écouter, on leur enseigne la dialectique ou la logique, et après vêpres, c'est-à-dire à la fin de l'après-midi ou vers la dix-huitième heure, ils révisent les déclinaisons selon les progrès effectués par chacun, afin que tous soient capables de s'exprimer en latin et de comprendre ce qui leur est enseigné.» L'évêque Ka~oti insiste pour que les textes fondamentaux de l'Ecriture sainte, les Suvres des pères de l'Eglise et des écrivains scolastiques, ainsi que les écrits d'auteurs profanes, tels Aristote, Sénèque et Avicenne «soient lus dans cet ordre, car ceux qui ne sont pas suffisamment instruits peuvent aisément, seuls ou avec une petite aide, discerner la signification de ces ouvrages, ainsi que le montre l'expérience». Le désir de l'érudit dominicain, originaire de Trogir et évêque de Zagreb, de voir tous les étudiants, sans distinction de classe, se familiariser avec «ne serait-ce que les fondements de la connaissance humaine, selon leurs dons et leurs capacités, non pas de la même manière pour tous, mais de façons diverses, à l'instar des bons médecins, qui recourent à des remèdes différents selon qu'ils soignent telle ou telle maladie.» Les études de philosophie et de théologie trouvent un utile instrument dans les écrits des dominicains croates des 13ème et 14ème siècles. Pavao Dalmatinac (Paul le Dalmate), professeur de droit et de théologie morale à l'Université de Bologne, est l'auteur de Notabilia IIae et IIIae Compilationis Decretalium ainsi que du premier manuel destiné aux confesseurs, intitulé Summa de poenitentia (après 1215). Cet érudit dominicain lègue à l'école cathédrale plusieurs précieux codex. Ivan, archidiacre de Gorizia, mentionne que la bibliothèque personnelle de l'évêque contient des Libri 'artium', medicinales, sermonicales, iuris canonici, textus sententiarum et des legendae novae. Un exemplaire des Dialogues du pape Grégoire le Grand, daté du début du 14ème siècle et portant une dédicace à «Augustin, évêque de Zagreb par la grâce de Dieu», était conservé au lendemain de la Première Guerre mondiale dans la bibliothèque de l'archiprêtré de Kranj. Ka~oti témoigne un intérêt particulier pour les écrits d'Albert le Grand (De metallis, De mineralibus), ainsi que pour les commentaires de Thomas d'Aquin sur le Liber de causis d'Aristote et les œuvres du philosophe de Stagire sur la métaphysique et l'éthique, le Cantica d'Avicenne et les Commentaires d'Averroës, mais aussi pour le Liber etymologiarum d'Isidore de Séville. En outre, il possédait trois exemplaires des Sentences de Pierre le Lombard avec des commentaires de son coreligionnaire Thomas d'Aquin sur ce texte, les Summa de poenitentia du dominicain espagnol Raymond de Peñaforte et l'Suvre de saint Jérôme De viris illustribus, présentant pour les Croates un intérêt d'autant plus grand qu'il y est noté que son érudit auteur est «né à Stridon, à la frontière entre Dalmatie et Pannonie». Le plus intéressant des codex de Ka~oti est sans nul doute le recueil de textes polémiques (MR 146), sorte de vademecum des prédicateurs de l'époque dans leurs débats avec les partisans de la conception dualiste du monde et autres disciples des enseignements hétérodoxes médiévaux en Occident. Parmi ces écrits, on trouve la Summa de catharis et leonistis du dominicain italien Rainier Sacconi (1250), qui y traite, entre autres choses, de l'influence des hérétiques croates «de l'“ordre slavon” sur les cathares et les patarins de Lombardie et dans le sud de la France, en Languedoc. Les étudiants de Zagreb n'étaient pas sans connaître les débats théologiques d'Augustin: Super questionibus de baptizacione ymaginum et aliarum superstitionum (1320) et De bonis et usu Christi et discipulorum seu apostolorum (1321/1322). La présence d'œuvres de Platon, Aristote, Avicenne et Abu Ma'shar rappelle que les universités européennes étaient alors le théâtre de débats cosmogoniques et sur les sciences naturelles auxquels prenaient sans aucun doute part les diplômés de l'Université de Paris, tels les évêques Stjepan II Baboni (1225-1247) et Augustin Ka~oti. Le livre de Platon De anima mundi, par le truchement d'Avicenne et d'Abu Ma'shar, dans une traduction de l'Istrien Herman Dalmatin (vers 1105/1110  après 1154), est l'un des ouvrages fondamentaux dans lequel les érudits du Moyen-Age en Europe tentent de trouver des réponses à la corrélation entre microcosme et macrocosme, rappelant la «legitimum societatis foedus» entre le ciel et la Terre. A l'époque où les villes croates nouvellement fondées voient se multiplier le nombre de sans logis, le savant évêque s'érige en protecteur des pauvres, prouvant aux puissants souverains temporels que chacun a le droit de recevoir une partie de la richesse de la terre, condamnant fermement les prêts usuraires et l'enrichissement indu de certains individus. Ayant fait le choix, en tant que membre d'un ordre mendiant, de mener une vie placée sous le signe de la pauvreté et de la mendicité, le savant évêque souligne que seul le travail permet d'accéder honnêtement aux biens matériels. En contact constant avec les marginaux, les pauvres des villes et la population écrasée par les dettes, l'évêque de Zagreb s'oppose vivement au roi Charles Robert de Hongrie et aux grands seigneurs. Fort de son mandat de représentant de l'évêché, qui lors d'une réunion à Kalocza lui confie la charge de porte-parole, Augustin Ka~oti part en 1318 pour Avignon, bien décidé à informer le pape Jean XXII de la situation critique, tant religieuse que sociale, qui régnait alors en Hongrie et en Croatie. Son intention déplut au roi Charles Robert qui, à force de complots et d'attaques directes, parvint à empêcher l'évêque de Zagreb de revenir dans sa patrie. Le projet de Studium generale de Stojkovi à Dubrovnik (1424) Ivan Stojkovi visite à l'automne 1424 sa ville natale. Paraphrasant le texte de l'Evangile Ce sera pour toi un honneur (Luc 14, 10), l'éminent professeur et ambassadeur de l'Université de Paris profite du sermon qu'il prononce le 1er octobre 1424 pour appeler ses concitoyens à prendre exemple sur les célèbres villes universitaires d'Italie, et à fonder à Dubrovnik un studium generale, car «rien n'est plus digne ni plus grand que de cultiver les vertus et la culture». L'érudit dominicain, renommé dans toute l'Europe «pour l'honneur de sa ville natale», propose de préparer lui-même pour le début de cette entreprise une série de cours sur l'Ecriture sainte, tant en «modo vulgari» qu'en «modo litterali», à savoir en langue vernaculaire (le croate) et littéraire (le latin). Stojkovi s'adresse surtout à «ceux qui occupent une place en vue dans la société ou sont d'un âge mur, et dont l'exemple est suivi par les jeunes et le petit peuple». Cependant, les Ragusains restèrent sourds à l'appel de leur célèbre concitoyen, peu désireux sans doute de voir la bruyante jeunesse estudiantine venir troubler le calme de la ville, et de devoir envoyer leurs fils continuer leurs études dans des universités d'Europe plus renommées, qui étaient selon Stojkovi au nombre de dix-huit dans les années 1430 sur le continent européen: Paris, Toulouse, Orléans, Montpellier, Avignon, Angers, Salamanque, Valladolid, Oxford, Cambridge, Cologne, Vienne, Louvain, Heidelberg, Erfurt, Cracovie, Prague, Bologne, Padoue, Pavie et Sienne. Le théologien croate ajoute qu'il en existe «de nombreuses autres», ayant à l'esprit les quatre studia generale des ordres dominicain (Paris, Salamanque) et franciscain (Paris, Oxford), qui «tels les quatre fleuves de l'Eden (Gen 2, 10) arrosent l'Eglise catholique des eaux de la sagesse». Le Studium generale de Zadar (1495)  première université croate L'idée de Stojkovi de fonder la première université de Croatie devient formellement réalité en 1495. En effet, dans une lettre datée du 8 novembre de cette année, Joachim Turriani, maître général de l'Ordre dominicain, ordonne que le studium solemne de la Province de Zadar, créé dès le 14 juin 1396, soit réformé en studium generale pour les besoins de la Province dominicaine de Dalmatie nouvellement créée (1380), avec tous les droits et privilèges universitaires. Le studium generale de Zadar est placé sous la présidence de Dominik Senjanin (Dominique de Senj) aidé par ses collaborateurs Ivan de Zadar et Antun Modruški, qui sont à la tête de la faculté des arts et de la faculté de théologie. Le cursus des dominicains de Zadar ne pouvant s'insérer dans une université déjà établie, puisqu'il n'en existait pas d'autre sur le territoire croate, les candidats au grade de docteur suivent et prennent part pendant quatre ans aux cours de disciplines philosophiques ou théologiques, «pro forma et gradu magisterii», après quoi ils passent leurs examens dans une université déjà affirmée, où ils obtiennent les grades de maître ou de docteur en arts (philosophie) ou en théologie. A partir de 1553, ces grades sont décernés par l'établissement de Zadar lui-même. Parmi les premiers diplômés, nous trouvons le poète, traducteur et auteur Luka Polovini, originaire de Bol, sur l'île de Bra  (frère Luka Bra anin), qui obtient à l'université de Zadar le titre de baccalaureus (1558) puis celui de docteur en théologie (1564). Les cours sont donnés avec pour base les textes d'Aristote, les traductions des commentateurs arabes d'Abu Ma'shar, Avicenne et Averroës, connues en Occident, et sur les écrits des penseurs scolastiques Thomas d'Aquin, Albert le Grand et d'autres, ainsi qu'en témoigne l'intéressante liste de livres rares de la bibliothèque de l'école dominicaine de Zadar, établie au 18ème siècle par un membre de la Province dominicaine de Dalmatie, l'historien Henri Dominique Christianopoulo. L'intéressante «liste des traités sur une période de six ans, que les modérateurs du studium generale de Zadar sont tenus, conformément (à l'enseignement) de Thomas d'Aquin, de dicter et de prendre pour sujet de débat dans les cours de travaux pratiques». Ces cours de travaux pratiques hebdomadaires (circulum, circula) se tenaient selon un emploi du temps indiqué dans le Livre des études. Le studium generale et provincial à Dubrovnik (1886-1967) Après l'unification de la Province de Dalmatie et de la Congrégation de Dubrovnik (1835) les dominicains croates se dotent d'un système éducatif unique. En 1833, un institut d'enseignement particulier est créé, englobant un collège ou «Ecole apostolique» à Lokrum (1898), et un lycée classique dominicain, qui œuvrait dans le cadre du studium generale de Dubrovnik. L'école dominicaine supérieure de théologie de Dubrovnik est ouverte, avec une courte interruption, de 1886 à 1967, tout d'abord en tant que studium generale de type dominicain (1886-1920), puis au niveau de la Province en tant qu'«Ecole dominicaine de philosophie et théologie» (1931-1940) ou encore en tant que «Haute Ecole dominicaine de théologie» (1940-1967). BIBLIOTHEQUES Parmi les plus anciennes bibliothèques dominicaines en activité en Croatie, la première place revient à celle de Dubrovnik, qui ainsi que le couvent, date de la première moitié du 13ème siècle. De par le nombre de manuscrits de codex, d'édition princeps et autres, elle occupe une place extrêmement importante dans les efforts culturels déployés par les Croates à l'époque de la Renaissance et des Lumières. Entre le 15ème et le 17ème siècle, c'est-à-dire à l'époque où la République de Raguse était à l'apogée de sa gloire et apportait une aide notable au développement des arts et des sciences dans toute sa région, la bibliothèque des dominicains de Dubrovnik va s'agrandir et devenir l'une des plus grandes dans cette partie de l'Europe. Avec le soutien généreux de la République, les dominicains de Dubrovnik bâtissent entre 1494 et 1520 une nouvelle et spacieuse bibliothèque, équipée de deux rangs de vingt deux pupitres, auxquels les livres sont attachés par des chaînes. L'évêque de Trebinje Juraj Kru~i contribue à enrichir le fonds déjà imposant de la bibliothèque en léguant par testament en 1511 plus de trois cents livres sur les six cents volumes que comptait sa bibliothèque personnelle, tous «rassemblés avec beaucoup d'attention et de soin durant de longues années». La bibliothèque n'est pas épargnée par le grand séisme de 1667, et doit attendre 1691 avant d'être rénovée. Les pupitres sont remplacés par vingt cinq tablettes surmontées d'étagères en bois de belle facture, et les plafonds voûtés de la pièce sont décorés de fresques. En à peine six années, entre 1495 et 1500, la bibliothèque dominicaine de Dubrovnik s'enrichit de trente six éditions diverses des écrits de Savonarole, pour l'essentiel des sermons, et acquiert les Propheticae solutiones pro Hieronymo Savonarola du franciscain bosniaque Juraj Dragiai. A l'époque de la découverte de l'imprimerie, les dominicains complètent leur bibliothèque de nombreux volumes relevant de divers domaines, littérature classique, sciences humaines et naturelles. La philosophie et la littérature classique sont représentées par des ouvrages de Platon (deux exemplaires de ses œuvres complètes datant du 15ème siècle), de Cicéron (Opera omnia, De finibus bonorum et malorum), d'Horace (deux éditions, 1482 et 1495), de Virgile (Opera, éditions de 1482, 1491 et 1499), de Sénèque (Epistolae), Lucain, Juvénal, etc. Une place privilégiée est réservée aux travaux historiques, ainsi qu'en témoigne la présence d'écrits d'Hérodote (Historiae, 1494), Diodore de Sicile (Bibliotheca historica, 1477), Tite-Live (Histoire de Rome, 1480), Suétone (Vies des douze Césars, 1496), Dion Chrysostome (De Troia capta, 1492), Appien d'Alexandrie (Historia romana, 1495), Vincent de Beauvais (Speculum historiale, 1474), Antonin de Florence (Chronicon, en plusieurs éditions dont la plus ancienne datant de 1484) et bien d'autres. La Renaissance et l'Humanisme prônent l'étude des langues et de la littérature, aussi les dominicains de Dubrovnik rassemblent-ils en quelques décennies un très riche fonds d'ouvrages destinés à l'étude du latin: le traité de Varron De lingua latina sur la grammaire et la philologie, dont l'édition de 1478 est réalisée par le célèbre imprimeur croate Dobruako Dobri evi; la Grammaticae libellus et de arte metrica du même auteur (1474); De proprietate latini sermonis de Marcel Nonius (1474); Epitomae seu regulae constructionis et summa declinationis de l'humaniste italien Mancinellus; Opus elegantiarum linguae latinae de Lorenza della Valle (1486); Rudimenta grammatices (1478), De generibus metrorum et De Horatii Flacci ac Severini Boetii metris de Nicolo Pierotti; l'ouvrage de Mataratius De componendis versibus hexametro et pentametro (1493) et nombre d'autres. Le grand érudit Jean Pic de la Mirandole figure dans le fonds avec plusieurs éditions de ses œuvres philosophiques et théologiques (Opera philosophica et theologica, 1498). La bibliothèque dominicaine de Dubrovnik possède aussi son Heptaple, ainsi qu'un exemplaire de ses Conclusions philosophiques, cabalistiques et théologiques et l'Apologia conclusionum suorum, dont la lecture fut durant un certain temps interdite par la curie de Rome. Rappelons que le Saint Office de l'Inquisition chargé de la région de la République de Raguse, institution dont la tâche essentielle à l'époque était de censurer livres et écrits, siégea dans le couvent dominicain de Dubrovnik, ce qui explique vraisemblablement la présence dans la bibliothèque dominicaine de livres prohibés. Les dominicains de Dubrovnik accordent une attention toute particulière aux œuvres scientifiques indispensables pour l'études des arts libéraux qui constituaient encore à la charnière du Moyen-Age et des Temps modernes la base des études supérieures de droit, médecine et théologie. Vers 1500, la bibliothèque possède une belle collection d'ouvrages scientifiques: la Practica musicae utriusque cantus (1496) de Gafurius, trois exemplaires de l'Historia naturalis de Pline (la plus ancienne édition datant de 1472), le traité de Théophraste De historia et causa plantarum (1483), le De cultu hortorum de Columelle, etc. Bien plus remarquables sont les ouvrages traitant d'astronomie, géographie, mathématiques et sciences naturelles. Notons entre autres le Poeticon astronomicon (1486) d' Hygin, les Tabulae astronomicae (1483) du roi Alphonse de Castille, les Epitomae in Almagestum Ptolemaei (1496) de Johann Miiller, plus connu sous le nom de Regiomontanus, De compositione astrolabii (1485) du Flamand Henrik Bata, les œuvres d'Abu Ma'shar Flores astrologiae (1488) et l'Introductorium maius in astronomiam (1489) dans la traduction d'Herman Dalmatin. Les dominicains de Dubrovnik possèdent un exemplaire de la Cosmographie de Ptolémée (1475), de sa Géographie (1535) et de son Opus quadripartitum (1484). Il est bon de souligner aussi trois éditions du traité De sphaera mundi ou Opu !$&'*-01456Ž ž     $ ‚ ¬ ^dKNZxñèÜèʼè¼è°£°—„uii„i]ThŒW06CJaJhÅg×hŒW0CJH*aJhp&hŒW0CJH*aJh–'shŒW0B*CJaJphÿhp&hŒW0CJaJhŒW0CJaJho7hŒW05CJaJhB5CJaJmH sH ho7hB5CJaJho7hB5CJH*aJ"ho7hB5CJH*aJmH sH hô2RhŒW05CJaJhB5CJaJhêhŒW0CJaJmH sH !6· î X䩪æç!8&Z( ,ò/å15Ÿ7÷ìì÷÷à÷÷ÛÓË¿¿¿®®®®®$ Æ@„1$`„a$gd7TO $„7`„7a$gd7TO$a$gd7TOdðgd7TOgd7TO „dð`„gd7TO $dða$gd7TOdðgd7TO¸Pýxš©ªØÙãæçÀ$Æ$Z()’)ò/545P5Y5Ä6Ÿ7­7°7Ï7óëàÐÃд¤à˜àŒ~ŒàococŒVDV"hŒEYhŒW0CJH*aJhmH sH hŒW0CJaJhmH sH hŒW0\]hmH sH h> hŒW0\]hmH sH hŒW0hŒW0H*hmH sH hŒW0hŒW0hmH sH hŒW0hŒW0H*mH sH hŒW0hŒW05CJaJmH sH hŒW05CJ\aJmHsHhŒW05CJaJmH sH hý3ûhŒW05CJaJmH sH hŒW0hŒW0mH sH hŒW0CJaJhÅg×hŒW06CJaJÏ7×7Ø7á7â7Ý8¢<-=0=ZAtBwBpC6E7E‚F‘FÕFÝF4H|I}I³I9O¦À©Æ©û·ðäðäÕÇ»²»²»¤»²•‰}q²}²}²}²q²fZfZfh2YÉhŒW0H*mH sH h2YÉhŒW0mH sH h÷¬hŒW0hmH sH h¹blhŒW0hmH sH hŒW0\]hmH sH h¹blhŒW0\]hmH sH h›nBhŒW0EHhmH sH hŒW0hmH sH h›nBhŒW0hmH sH h›nBhŒW0\hmH sH h›nBhŒW0\]hmH sH h2YÉhŒW0hmH sH h2YÉhŒW0\]hmH sH  û·*¸¼¼¼<¼^¼~¼€¼ ¼„Ã…Ã^Ä`΋΀ϺϻÏFÐ^Ð`ÐqÔsÔà%à.éDéÐéÜéúìípîsîyî|îàîïŠññZø`ø¦ù¬ù¾ùÄù(+.145øôïôïôïôïôèøôáÖÊÖÊÖÊÖ¾ÖÊÖÊÖÊÖ¾Ö¾Ö¾Ö®Ö¾Ö¾Ö¾Ö¾Ö®žŒžŒž"h{ ]hŒW05CJH*aJmH sH h²hŒW05CJaJmH sH h2YÉhŒW05CJaJmH sH h2YÉhŒW0H*mH sH h2YÉhŒW06mH sH h2YÉhŒW0mH sH  hŒW05CJ h{nVhŒW0 hŒW06hŒW0 hŒW05aJ3^Ä`ÄÆJÉ`΋ÎùÒñԦ֟הÛtßXäréþëßîàîïïñóóè÷(þööööêÞÞÖÞÞÞÞÊÊÊʾÞÞÊÞÞ $„Ä`„Äa$gd7TO $„Ä`„Äa$gd7TO$a$gd7TO $„`„a$gd7TO $„`„a$gd7TO„`„gd7TO(þH œÞØÀ ÝÞ$ ˜ š ø"æ'óàÍͽ±±±±±¬¤¤óó’$„1$7$8$H$`„a$gd7TO$a$gd7TOgd7TO $„7`„7a$gd7TO$„„^„`„a$gd7TO$ Æ „7¤ð`„7a$gd7TO$ Æ „7¤ð`„7a$gd7TO $„`„a$gd7TO57:=?EHz|Øbpt†(*.`fN O Y Z Ý Þ   J V ˜ ¢ œ ¦ÜÞs{¡²BO–¥ô÷òâÐâòâȿȿȴȴȴȴȨÈÈÈÈȴȴȘ˜„„„„xh2YÉhŒW0H*mH sH h2YÉhŒW06mH sH hŸdAhŒW05 hŒW05h2YÉhŒW0mH sH h{ ]hŒW06mH sH h²hŒW0mH sH hŒW06mH sH hŒW0mH sH "h{ ]hŒW05CJH*aJmH sH h²hŒW05CJaJmH sH hŒW05CJaJmH sH /÷ýnq‰šÞ蜠§ª«¶·áìþ&*;MYy†5JZ[]jzŒ¸ä£¶Ý˜ ú!"H"f"”"š"ö"ø"# #d1g1m1p1ô122&2d2j2l2õéõéõÝõÝõÒõÝõÝõÝõÝõÝõÝõÝõÝõÝõÝõÝõÝõÝõÝõÆõÝõµõéõÆõÝõéõéõ§õ§›§Ýh2YÉhŒW0]mH sH h2YÉhŒW06]mH sH  h2YÉhŒW06B*mH phsH h2YÉhŒW05mH sH hŒW06]mH sH h2YÉhŒW06mH sH h2YÉhŒW0H*mH sH h2YÉhŒW0mH sH =æ'¶*4-ï0â@‚GþGHL8R¼R4UXZÂ]ü]k_Ù`ííííÝÕÃÃû¯¯¯£¯— $„Ð`„Ða$gd7TO $„Ð`„Ða$gd7TO $„`„a$gd7TO$a$gd7TO$„µ1$7$8$H$`„µa$gd7TO$a$gd7TO$„„^„`„a$gd7TO$„1$7$8$H$`„a$gd7TOl2m2y24393f3n3p3v3w3„3Š3‹3›3­3¶3å3è3æ5ü5þ5666J6Y6±6¸6Ë6Ø6÷6 7N7X7»7Ð708X8,:.:>:H:;&;';4;J;r<·<Â<ú<Ô>Ú>ð>ò>ô>8?â@‚GœG¾GÂGÄGõçõÛçÛõÛõçÏõçÏÛõÃõçÏçÏçÏçõçõÛõçõçÏçõçõÛõçÏçõçÏõÛõÛõÛçÏçÏõ»­ž­žhŒW06CJOJQJ^JaJhŒW0CJOJQJ^JaJhŒW0CJaJh2YÉhŒW0H*mH sH h2YÉhŒW0]mH sH h2YÉhŒW06mH sH h2YÉhŒW06]mH sH h2YÉhŒW0mH sH >ÄGþG¸HîHðHÐIÔIsJ…JYQiQ8R1hŒW0CJH*OJQJ^JaJmHsH"hŒW0CJOJQJ^JaJmHsH"hŒW0CJOJQJ^JaJmH sH (hÂo=hŒW0CJOJQJ^JaJmHsH*6Žœ !"!'„'Ø'|(~(Ö(Ø(â,N-$.6.Ô.ô.ž/¾/ 5È67L8Â8t:Î:Ð:v= @õéõÛõÐÈõ¶¤’†x†õ†x†o†õéõéõgXg†h2YÉhŒW0CJaJmH sH hŒW0CJaJhŒW0hmH sH h2YÉhŒW06hmH sH h2YÉhŒW0hmH sH "hV!/hŒW05CJ\aJmHsH"ha‹hŒW05CJ\aJmH sH "h<<hŒW05CJ\aJmHsHhŒW0mH sH hÒ}€hŒW0mH sH h2YÉhŒW06]mH sH h2YÉhŒW06mH sH h2YÉhŒW0mH sH t:Î:Ð:v=@’K¶P¸PïêâÑѾê$ Æp „°1$`„°a$gd7TO$ Æ „71$`„7a$gd7TO$a$gd7TOgd7TO$„7„^„7`„a$gd7TO @@ @0@2@D@Ž@2LXL¶P¸Pñå×åȺå×å¯hŒW0h*ªmH sH hŒW0hŒW0]hmH sH hŒW0hŒW06]hmH sH hŒW0hŒW06hmH sH hŒW0hŒW0hmH sH h2YÉhŒW0^JhmH sH  ,1h°Ð/ °à=!°"°# $ %°°Ä°Ä Ćœ@@ñÿ@ NormalCJ_HaJmH sH tH h@h ŒW0Naslov 1$¤ð¤<@&.5CJ KH OJQJ\^JaJ mHnHsHtHX@X ŒW0Naslov 4$¤ð¤<@&5CJ\aJmHnHsHtH>Aòÿ¡> Zadani font odlomkaVióÿ³V Obi na tablicaö4Ö l4Öaö .kôÿÁ. 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